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Jonques et gréements de jonque
 

Les bateaux des adhérents

L'histoire de PHA - Un Tiki 30

Pha
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Pha aux Glénans
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PHA aux Glenans - juillet 2007
 

Du rêve à la réalité.

Nous avons découvert la voile de jonque à travers les articles de la revue LN dans les années 70-80 et dans des revues anglaises. Nous avons même failli nous lancer dans la construction d’une jonque de Leforestier. Dans les années 90 nous avons adhéré à la Junk Rig Association et en consultant leurs anciennes Newsletter, j’ai découvert l’existence du catamaran Puff ou rebaptisé Dragon wings.

Dragon Wings
Dragon Wings anciennement Puff
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Il s’agissait d’un catamaran conçu et construit en amateur par un américain. Il avait tout d’abord vécu plusieurs années à bord d’un catamaran Wharram gréé en Marconi et parce qu’il naviguait souvent de concert avec un catamaran similaire mais équipé de voiles de jonques (maintenues par un haubanage) il a été enthousiasmé par les avantages de facilité de manœuvre des voiles de jonques et il a décidé de  dessiner et construire son propre catamaran avec un gréement de jonque implanté sur chaque coque (sans haubanage pour en augmenter l’efficacité).

Ayant dans la tête depuis longtemps de construire un grand cata de croisière et qui plus est  avec un gréement de jonque, en 1998 nous achetâmes les plans du Tiki46. Il s’agissait d’un tout nouveau modèle (nous avons le plan N°2), mais contrairement à ses anciens plans, Wharram ne propose plus de version avec gréement de jonque. Bien qu’ayant à ma disposition  un livre pour effectuer moi-même la conversion, j’ai demandé à Robin Blain de Sunbird Marine de nous concevoir un plan de voilure composé d’un gréement de jonque amélioré (Swing Wing rig)l implanté sur chaque coque.
En août 1999 nous avons pu naviguer pour la première fois à bord de voiliers (monocoques) avec des gréements de jonque lors du rallye international de la JRA à Dieppe. Nous avons beaucoup apprécié cette formule de découverte où quelques propriétaires de gréements de Jonque partagent leur expérience de ce  gréement en naviguant quelques heures.
Au printemps 2001, alors que  la construction de notre Tiki46 était bien engagée, j’ai été amené à changer de lieu de travail vers la Martinique. Heureusement, notre Tiki46 était sous un solide hangar et l’un des aînés de notre grande famille restait sur place pour surveiller la maison et le bateau..
En Martinique, après avoir navigué  sur plusieurs mois durant les  week-ends avec nos 3 derniers ados sur un vieil Etap28, nous avons décidé de construire rapidement en un an le petit frère du Tiki46 : un Tiki30 pour, notamment, tester ce gréement de Jonque  en grandeur nature sur un catamaran similaire. J’ai installé un abri provisoire le long de notre maison et nous avons construit notre cata coque après coque, puis les poutres, le bloc cabine centrale-cockpit et les mâts.
La fabrication des mâts a été également une expérimentation :  je voulais faire des mâts biconiques en bois (100mm à la quille, 200mm au pont et 80mm en tête) avec une méthode de collage qui permette un assemblage pas à pas sans précipitation (surtout avec le climat tropical). Pour cela j’ai préparé 12 lattes en sapin blanc de 25mm d’épaisseur avec une largeur décroissante vers le haut et le bas. Les mâts reprennent la structure d’un bambou : tous les 50cm des rondelles de bois à 12 facettes et percées d’un trou de 20mm ont été parfaitement alignées sur une longue planche posée sur des tréteaux. Ensuite les 6 premières lattes ont été collées sur ces rondelles après avoir bien imprégné de résine leur face interne. A ce stade il reste une gorge en V entre chaque latte qui a été remplie de colle épaisse, gorge après gorge sans stress. Ensuite désaccouplement des rondelles  du support, retournement et même opération pour les 6 autres lattes. Pour terminer, ponçage et recouvrement d’une bandelette de biaxial de verre sur toute la surface du mât, + ajout de 2 couches d’unidirectionnel de carbone du pied de mât à 1m au-dessus du pont + peinture…..

Intérieur des voiles
Intérieur des voiles
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Ensuite j’ai fait une série de wishbones en bois qui se terminent par une latte qui est libre de tangenter l’une des courbes du whisbone  inversant ainsi automatiquement le creux de la voile lors des virements.

 

En fait la construction  de « PHA » a duré 3 ans et ce n’est qu’en décembre 2004 que nous avons pu enfin tirer nos premiers bords. Nous n’avons pas été déçus, le premier virement de bord s’est passé doucement mais sûrement, sans refus, uniquement en poussant la barre. Pour moi c’était une grosse interrogation car ce type de cata à quilles longues vire difficilement et dans certaines conditions de mer, il faut virer vent arrière. Or depuis nous avons effectué plus de 5000NM et il a toujours accepté de virer quel que soit l’état de la mer et même sous une seule voile.
Nous l’avons testé lors d’une grande ballade avec escale à La Dominique, aux Saintes, à Marie-Galante et retour par l’atlantique. Plus tard nous avons fait une virée aux Grenadines, ce qui nous a permis de tester le régulateur d’allure Navik que je venais d’installer. Après quelques tâtonnements nous avons appris très vite à utiliser ce nouveau gréement : 20m² par mât avec la possibilité de réduire 5 panneaux par voile.
L’avantage d’un gréement souple sur un cata permet au mât d’amortir l’effet des rafales en fléchissant légèrement. Nous l’avons testé au près tout dessus avec un vent apparent de plus de 35kts sans que les mâts semblent souffrir, dans les rafales il suffit de lofer légèrement pour le soulager. Au vent de travers il faut ouvrir presque à 90° la voile au vent et border davantage  la voile sous le vent (les deux n’en formant qu’une). Dès que le vent forcit, à partir du vent de travers je préfère affaler totalement la voile sous le vent et ne garder que la voile au vent qui est bien au centre du bateau.

Pha en rade de Brest
PHA sur l'Aulne en rade de Brest
près de son mouillage

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Début juin 2005, dès que j’ai su que ma demande de retour sur la Bretagne avait été accordée, avec mon épouse nous avons quitté de nuit à 20h00 notre mouillage dans la mangrove pour une traversée sans escale vers Morgat que nous avons atteint après 29 jours de mer. Ensuite je suis revenu terminé mon temps de travail en Martinique jusqu’à l’automne.

 
Pha dans le Solent
PHA dans le Solent lors du rassemblement
voiles de jonque anglaise - 2007

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En juin 2006 nous avons à bord de PHA participé au rallye de la JRA à Plymouth avec visite de Falmouth et des Scillies puis fait un petit tour aux Glénans en juillet.
En mai 2007 nous avons à nouveau rejoint le rallye de la JRA à Hamble river près de l’île de Wight depuis la rade de Brest.

 

A ce jour nous pouvons dire, suite à toutes ces expériences fructueuses, que le gréement de jonque libre est tout à fait adapté aux catamarans, il permet de réduire très facilement la toile, même au portant, il ne torture pas en permanence les poutres et la structure du bateau, il amortit les efforts des rafales, il est très efficace au portant en offrant le maximum de surface de voile, sans que les voiles ne se masquent mutuellement. La visibilité tout autour est excellente, elle n’est jamais masquée par les voiles. Les virements se résument à pousser la barre. Absence d’accastillage sophistiqué. Pour le cas du Swing Wing rig les performances au près sont équivalent à ceux d’un monocoque marconi à partir de 10-15ktd de vent (car en dessous notre type de coque en « V » dérive de trop par vent faible + la surface mouillée), mais en grande croisière ce n’est guère gênant.

Quant à notre pauvre Tiki46, sa gestation a été fortement prolongée et si j’ai tenté de revenir avant ma mise à la retraite c’était pour des raisons familiales, mais aussi pour m’efforcer de le terminer au plus vite. Compte tenu de tout le travail encore à accomplir nous ne pensons pas pouvoir le mettre à l’eau avant la fin de l’été 2008.
Nous ne regrettons évidemment pas notre grande parenthèse antillaise qui nous a permis de rencontrer et d’échanger avec des personnes ayant une bonne expérience de la navigation ; de découvrir un autre pays ; de construire et de naviguer à bord de PHA, ce qui nous permet d’en tenir compte en apportant des modifications au fil de la construction de son grand frère.
Par la suite je ferai un petit résumé de sa construction.

Bertrand FERCOT

 


Kamiloa
Agrandir Kamiloa - 1938
Kamiloa
Agrandir Extrait du livre du même titre

Hommage à Eric de Bisschop

 

En 2008, cela fera 50 ans qu'Eric de Bisschop est décédé au large de la Polynésie.

Pour cette occasion, Marie-Hélène Fercot prépare un petit hommage que nous aurons certainement le plaisir de publier sur le site.

 

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Fou-Po
La première jonque d'Eric de Bisschop
 
 


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